
À l’occasion des 40 ans d’Africa, l’équipe de Rose Laurens Souvenirs est heureuse de vous présenter de nouveaux remixes du tube légendaire de notre chanteuse à la voix d’or. Superfunk, Luke Mornay et 7th Heaven, tous des remixeurs reconnus et chevronnés, ont revisité avec fraîcheur cette chanson qui a traversé les décennies et fait le tour du monde.
Jean-Marc D’angio, à l’initiative de ces nouveaux remixes, membre de l’équipe de Rose Laurens Souvenirs et ex-journaliste du magazine Platine, nous en dit plus sur cette aventure.
Comment t’est venue l’idée de remixer Rose Laurens ?
Un an après la disparition de Rose en 2018, je rangeais des affaires avec sa maman. Je suis tombé sur une bande master sur laquelle figurait un titre inédit, Real Love. J’ai pris sur moi de faire numériser cette bande sur laquelle on a trouvé les multipistes et c’est là que m’est venue l’idée de faire des remixes des titres de Rose.
Pourquoi était-ce important pour toi de faire remixer Africa alors qu’il existe déjà tellement de versions différentes de la chanson ?
Parce que les versions qui ont été faites ne satisfaisaient pas Rose Laurens. Surtout celle de 1989, qui n’a selon moi aucun intérêt.
Avais-tu déjà en tête des noms de remixeurs ? Des envies ?
Oui, j’ai pensé à Kygo, Bob Sinclar ou David Guetta, mais ça m’a semblé hors de mes moyens, et je ne sais pas s’ils auraient accepté.
Pourquoi as-tu choisi 7th Heaven ?
Rose avait été approchée il y a quelques années par Almighty. Elle aimait beaucoup les remixes qu’ils faisaient et cette « touche anglaise ». Mais, à cause de problèmes de droits, cela ne s’est pas fait et Rose en était assez peinée. J’ai donc eu envie de faire appel à des Anglais (c’est Jean-Marc Peigné, l’autre personne qui s’est lancée avec moi dans cette aventure, et son ami Xavier Auffret Van der Kemp qui les ont contactés) pour en quelque sorte finir ce qui avait été commencé. Je connaissais le travail de 7 th Heaven pour Cher, Kylie Minogue, P!nk, Katy Perry, etc.
C’est compliqué de prendre des décisions, de choisir des remixeurs à la place de Rose, on se demande inévitablement si elle aurait aimé. Mais là, avec le travail des Anglais, j’ai eu l’impression de boucler quelque chose sans la trahir.
Jon Dixon de 7th Heaven connaissait donc Rose Laurens ?
Il connaissait bien sûr American Love, et Africa (Voodoo Master) je crois. Mais très honnêtement, il est connu mondialement, il a tellement de propositions et de demandes que s’il n’avait pas eu envie de le faire, il nous aurait dit non tout de suite.
Et Luke Mornay ?
Luke Mornay adorait Africa qui a bercé son enfance. Il était très flatté et honoré de remixer cet incontournable des années 80. Il est très facile de faire un remix, mais la difficulté c’est qu’il faut se réapproprier le titre, en faire une version plus moderne, y ajouter son petit plus… Et lui a réussi ça je trouve, et je l’en félicite. Pour moi ce remix est entre Daft Punk et Nile Rodgers.
Et la rencontre avec Superfunk ?
Lorsque nous avons parlé de ce projet de remixes pour les 40 ans d’Africa à Olivier Delachanal, directeur de la maison de disques Wagram qui gère le back catalogue de Rose Laurens, il nous a suggéré de faire appel à Superfunk qu’il connait bien. Il souhaitait un remix très French Touch et pour lui c’était le remixeur idéal. De Superfunk, je connaissais bien évidemment le méga-tube Lucky Star. Il se trouve qu’il habite Marseille, comme moi, et je suis donc allé le voir chez lui. J’ai rencontré une personne très humaine, quelqu’un de très simple, qui ne se la joue pas, très sympathique, à l’écoute. Un vrai passionné. J’ai aimé l’idée que deux univers différents se rencontrent : lui avec son identité funk, et Rose Laurens avec ce côté variété-pop. Entre-temps j’avais écouté le remix qu’il avait fait pour le titre In the Heat of the Night de Sandra il y a quelques années et qui m’a beaucoup plu, tout comme à Laurent, le frère de Rose.
As-tu donné des directives aux remixeurs ou ont-ils eu carte blanche ?
Il fallait qu’on reconnaisse la mélodie de la chanson et la voix de Rose. Pour le reste carte blanche et confiance totale. Je précise que les nouveaux remixes ont été réalisés à partir de la bande master multipistes originale de 1982.
Voir également la discographie et notre chronique consacrée à la création d’Africa.